Seulement 40 cabines téléphoniques à Paris en 2016 ?
Créé 21-11-2012

La capitale compte aujourd'hui 2800 emplacements de cabines téléphoniques. Très peu sont utilisées.
Seulement 40 cabines téléphoniques à Paris en 2016 ?
INSOLITE – Depuis 2000, le nombre de cabines téléphoniques en France a chuté de 90% passant de 220.000 à 130.000. A Paris, il reste 2800 emplacements de une à trois cabines. D'ici quatre ans, il ne pourrait en rester que deux par arrondissement.
Chaque jour ou presque, une cabine se
meurt. A petit feu, ces cabanes de verre qui, depuis la fin du XIXe
siècle, surplombent les trottoirs parisiens disparaissent du paysage
urbain. Leur bourreau ? L'invasion des téléphones portables, depuis le
début des années 2000. "La dépose des cabines remonte à 1997, avec
l'arrivée de solutions mobiles comme, à l'époque, Itineris ou RadioCom2000.
Elle survient près d'un siècle après leur arrivée puisque les premiers
téléphones publics ont été installés en 1880 dans des endroits comme à
La Poste" rappelle Lorraine Lépine, directrice de la publiphonie chez
France Telecom. Dans la capitale, il ne reste ainsi que 2 800
emplacements comportant de un à trois téléphones publics mais très vite,
leur nombre pourrait être considérablement réduit.
Accélérer le retrait des cabines
A Paris comme ailleurs, France
Telecom compte en effet accélérer la dépose de ce mobilier. Dans les
trois années à venir, 4000 téléphones répartis sur les 2800 emplacements
restants dans la capitale devraient disparaître... Le nombre de
"survivantes" dépendra du gouvernement. "Il existe aujourd'hui deux
types de cabines : celles assujetties à des obligations de service universel et
les autres, non assujetties à ces obligations, précise la directrice de
la publiphonie chez France Telecom. Ces obligations nous imposent de
mettre une cabine minimum par commune de moins de 1000 habitants et deux
cabines minimum pour les communes de plus de 1000 habitants. En février
2014, le gouvernement décidera s'il veut relancer une consultation sur
le futur service universel dans les cabines téléphoniques ou pas."
Chaque arrondissement étant considéré comme une commune de plus de 1000
habitants, d'ici à quatre ans, Paris ne pourrait compter que 40 cabines,
à raison de deux par arrondissement.
Une offre mais pas de demande
Selon France Telecom, cette stratégie
d'accélération de la dépose est dictée par le comportement des clients.
"Il n'y a aucun intérêt à laisser sur la voie publique un mobilier qui
ne répond plus à un besoin, souligne Lorraine Lépine. Aujourd'hui, près
de 100% des utilisateurs de cabine ont un mobile. La cabine fait
quasiment exclusivement office de dépannage pour ceux et celles qui ont
oublié leur portable à la maison ou qui n'ont plus de batterie. Même les
touristes ne s'en servent plus."
Des pièces recyclées
Quel avenir donc pour ce mobilier
condamné ? "Les pièces détachées sont réutilisées pour réparer des biens
dégradés ou elles sont recyclées, indique la directrice de la
publiphonie chez France Telecom. Seules quelques cabines en excellent
état ont été stockées. Elles sont utilisées par exemple pour le tournage
de films ou à l'occasion d'évènement artistiques, comme récemment, à la
Fête des Lumières de Lyon." Contrairement aux cabines londoniennes très
prisées, l'esthétique des cabines téléphoniques françaises n'attirent
pas particulièrement les collectionneurs. "Nous n'avons pas eu de
demande de rachat", affirme la direction de France Telecom. Les cabines
n'ont décidément plus la cote dans la capitale.
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