Chloé enlevée : le ravisseur présumé voulait être soigné
Selon le Journal du Dimanche, l'homme, déjà condamné pour agression sexuelle et tentative, avait demandé à être incarcéré pour "être soigné efficacement". Des amis du ravisseur présumé, qui a grandi à Roquemaure, dressent le portrait d'un homme en marge et qui cachait son passé.
Sans
un accident de la circulation, Chloé n'aurait peut-être jamais été
retrouvée. Alors qu'elle n'avait plus donné signe de vie depuis le 9
novembre, date à laquelle elle devait se rendre en scooter chez une amie
à une dizaine de kilomètres du domicile familial de Barjac, c'est par
hasard que la jeune fille a été retrouvée vendredi dans le coffre d'une
voiture près d'Oppenau, une ville de la Forêt Noire située à une
quarantaine de kilomètres à l'est de Strasbourg. Au terme d'un véritable
rodéo : le conducteur de l'Audi dans laquelle elle était enfermée avait
été pris en chasse après une tentative de vol. Depuis, l'adolescente a
pu retrouver ses parents pendant que son ravisseur présumé est incarcéré
en Allemagne.
L'enquête doit désormais
déterminer ce qui s'est passé durant une semaine. Selon une source
française proche du dossier, le suspect, Kamel B., n'a fait aucune
déclaration aux enquêteurs allemands, sur les conseils de son avocat.
"Maintenant qu'il est en détention, la justice allemande doit se
prononcer sur le mandat d'arrêt européen que nous avons diffusé mais je
ne sais pas quand: soit elle lui donne un effet immédiat, soit elle
attend l'évolution de son enquête", a expliqué le procureur de la
République de Nîmes, Robert Gelli.
Plusieurs condamnations
Né
à Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard, Kamel B. a été condamné plusieurs
fois pour vols et violences, dont une fois à 5 ans de prison, dont 3
ferme, pour agression sexuelle. Le 14 septembre, il était sorti le 14 de
la prison de Béziers où il avait purgé sa peine. Peu après, il avait
quitté le foyer où il résidait dans le Vaucluse ; depuis lors, il ne
s'était plus présenté au service de probation qui assurait son suivi, et
avait disparu dans la nature.
Selon la presse
locale, en juin 2007, plusieurs agressions sexuelles dans le Gard et le
Vaucluse, qui lui avaient été imputées, avaient créé "une véritable
psychose" dans la région. Au juge d'instruction chargé de l'affaire qui
devait lui valoir sa condamnation, Kamel B. avait, selon le Journal du
Dimanche, demandé à être incarcéré. "Il voulait se retrouver dans un
milieu de contrainte pour être soigné efficacement", explique dans les
colonnes du journal son avocat lors du procès. "Il disait qu'il avait
besoin de soins psychologiques et médicaux pour contenir les pulsions
qui le poussaient à agresser des femmes seules en pleine campagne". Ce
qui correspond, précisément, aux circonstances de sa rencontre avec
Chloé, le 9 novembre, lorsque la jeune fille circulait seule sur son
scooter...
Ce même avocat dresse dans les
colonnes du JDD le portrait d'un homme qui, lors de la série
d'agressions de 2007, vivait à l'écart. "Au moment des faits, il vivait
complètement en marge, dormait en mangeait dans sa voiture. Il était en
rupture sentimentale". Même image aujourd'hui à Roquemaure, où Kamel B. a
grandi, et où il semblait vouloir cacher son passé à ses anciens amis.
"J'ai croisé Kamel il y a trois semaines environ, je ne l'avais pas vu
depuis des années car il était en prison, raconte l'un d'eux dans Le
Parisien. Tout le monde ici pensait qu'il était incarcéré pour des
déviances sexuelles, mais lui m'a juré la main sur le coeur qu'il avait
été incarcéré pour des cambriolages". Un autre, ami d'enfance, se
souvient : "Adolescents, on traînait ensemble et il lui arrivait d'être
incontrôlable, avec de brusques changements d'humeur".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire