Notre-Dame-des-Landes : nouveau face à face entre opposants et forces de l'ordre
La journée de vendredi a été marquée par de violents affrontements, alors que le gouvernement a décidé de reprendre la main en évacuant et en détruisant les constructions illégales des squatteurs établis sur place. | (AFP.)
Au lendemain de l'évacuation musclée de quelque 500 squatteurs sur le site de Notre-Dame-des-Landes, le bras de fer entre les opposants au futur aéroport et le gouvernement ne faiblit pas. Une nouvelle manifestation est organisée ce samedi après-midi pour la cinquième fois en un mois à Nantes (Loire-Atlantique) contre le projet cher à Jean-Marc Ayrault, ancien maire de la ville.Les opérations des forces de l'ordre se poursuivaient samedi matin dans la zone du projet d'aéroport. Les premières escarmouches ont débuté peu après 9 heures, les forces de l'ordre lançant des premières salves de grenades lacrymogènes, auxquelles les opposants ont répondu par des jets de pierres et de bouteilles en verre. Quatre colonnes de camionnettes de gendarmerie d'une dizaine de véhicules chacune étaient positionnées au centre de la zone, près du bois de Rohanne où d'intenses affrontements s'étaient déroulés vendredi.
La journée a été marquée par de violents heurts, alors que le gouvernement a décidé de reprendre la main en évacuant et en détruisant les constructions illégales des squatteurs établis sur place. Selon la préfecture de Loire-Atlantique, deux gendarmes ont été blessés, l'un à la main et l'autre d'un traumatisme auditif, et un opposant a été blessé au pied. Deux journalistes TV ont aussi été légèrement blessés à la tête par des cailloux.
Valls droit dans ses bottes, les écolos scandalisés
Assumant l'entière responsabilité de ce grand ménage, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a justifié l'emploi de la manière forte. Il «est hors de question de laisser un kyste s'organiser, se mettre en place, de façon durable avec la volonté de nuire (...) Nous mettrons tout en oeuvre pour que la loi soit respectée, pour que les travaux puissent avoir lieu», a-t-il lancé. En fin de journée, il a ajouté sur Europe 1 que les opposants auxquels doivent faire face les forces de l'ordre «ne sont pas des écolos», mais, selon lui, «des squatteurs, parfois qui viennent d'autres pays européens, qu'on connaît, qui sont des professionnels de ce type de manifestation».
L'opération policière a soulevé une salve de critiques, notamment chez les responsables écologistes. «C'est désolant», a jugé Jean-Philippe Magnen, porte-parole national d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV). José Bové a appelé à «la mobilisation», réclamant à l'Etat une médiation, tandis que le député EELV Noël Mamère se disait, sur BFM-TV, «accablé et révolté par l'attitude du gouvernement». Les principales organisations environnementales exprimaient leur «exaspération» sur le traitement de ce dossier.
A Paris non plus, les opposants à l'aéroport nantais ne sont pas les bienvenus. Vendredi, plusieurs dizaines de manifestants, qui soutenaient les squatteurs évacués de Notre-Dame-des-Landes (Loire-atlantique), ont été interpellés dans le quartier des ministères à Paris.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire